Sucre : moins en consommer sans stresser
Comprendre et modifier son comportement face au sucre
Le sucre n’est pas un poison, ni une drogue, ni le mal incarné. Le sucre existe, comme beaucoup d’autres choses dans notre vie, et il est souvent la cause d’une consommation trop importante de calories, de culpabilité qui en résulte, d’une incompréhension face à son comportement… Et donc d’une relation toxique : agréable / démoniaque…
Mardi après-midi, entre deux rendez-vous j’ai eu le temps de me balader dans les rues du Marais à Paris. Et je constatais que beaucoup de boutiques dans ce quartier relèvent désormais du commerce alimentaire de luxe. Des chocolats de luxe, des pâtisseries de luxe, du fromage de luxe… Avec fortes tentations sur la vitrine autour des douceurs de Pâques et même du Ramadan.
Personnellement je me suis arrêtée dans la boutique de chocolat Marcolini, que l’une d’entre vous m’a fait tester il y a quelques mois. J’y ai acheté quelques petits cadeaux ultra sucrés pour des copines et leurs enfants. Moi même je me suis offert une plaque de chocolat ultra luxe et en ai dévoré 3 carrés sur le champ en sortant de la boutique.
Niveau de culpabilité : zéro. Niveau d’addiction : zéro. Niveau de plaisir : grand.
Il y’a 20 ans, je me serai demandé 1000 fois avant de rentrer dans la boutique si c’était bien raisonnable. J’y aurai cherché quel achat « ferait le moins grossir » et aurait consommé peut être un chocolat qui ne m’aurait pas fait autant plaisir que celui que j’ai acheté…
20 ans plus tard : c’est enfin bien possible pour moi d’avoir une relation simple avec le sucre. Et avec l’alimentation « riche » en général. Aucun régime d’interdiction ne fonctionne sur le long terme et l’alimentation relève du comportement de chacun.
La psychologie de la consommation de sucre
Et autant on ne peut pas changer les tentations sucrées, les recettes des chocolats présentées devant notre nez, les incommensurables sollicitations de la trash food en permanence ; autant il est beaucoup plus possible de comprendre et adapter notre comportement face à ces aliments.
Vous n’êtes pas drogués au sucre. Vous êtes drogués à votre comportement face à lui.
Oui il est difficile de changer son comportement, ses réactions. Mais c’est quand même quelque chose de possible. Cela prend du temps, de la rigueur, de la flexibilité, des essais, des ratés, des réussites… Et plus vous vous éduquerez, plus vous essaierez, plus vous comprendrez, plus vous réussirez.
Déjà nutritionnellement parlant : le sucre ne vous tue pas en 2 minutes. Ni ne vous fait prendre 2kg en 1 jour.
Mais il est prouvé que sur le long terme, la consommation régulière et prolongée d’aliments très sucrés et surtout une surconsommation de calories quotidiennes favorisent l’arrivée de maladies désagréables… comme le diabète de type 2, les maladies cardio vasculaires, certains cancers et même la maladie d’Alzheimer. Attention, c’est sur le long terme, quand on en consomme beaucoup et très régulièrement.
Votre corps est cependant parfaitement capable de gérer l’apport en sucre de 3 biscuits industriels, d’une part de flan, d’un soda de temps en temps, de 4 chocolats de Pâques…
Côté psychologique maintenant : très souvent, on se jette sur un aliment très riche en gout et sensations dans la bouche parce que l’on se sent un peu mal sur l’instant. Sans même y penser, on se tourne vers un paquet de gâteaux que l’on entame allègrement. C’est agréable sur l’instant. On se sent content et apaisé. Mais souvent dans les minutes / heures qui suivent on se sent mal, on culpabilise, on a un haut le cœur, on a encore faim…
Aussi, je vous invite chaque jour, à faire un bilan de votre ressenti émotionnel, au moment où vous sentez que vous avez envie de sucré. Est-ce que je me sens bien, est-ce que j’ai assez dormi hier, est-ce que j’ai fait du sport dans la journée, est-ce que j’ai discuté avec des personnes sympas, est-ce que j’ai assez mangé ce matin / à midi / au goûter / au dîner… Ce genre de questions.
Pas pour vous empêcher de manger du sucre. Juste pour faire un point (j’ai d’ailleurs une vidéo YouTube hyper interessante entre André, thérapeute et Mélanie Eldin, nutritionniste, sur l’alimentation émotionnelle !)
Une consommation de sucre saine
Vous ne changerez pas votre comportement et votre relation au sucre en 2 jours. Mais ce premier « scan émotionnel » peut vous aider. Ensuite d’un point de vue de coach il y a 2 choses importantes :
⁃ se fixer des règles simples à adopter pour constituer un « cadre » dans lequel on se sent en bonne position pour avancer dans notre mode de vie sain.
⁃ S’autoriser de la souplesse nous permettant de surfer et naviguer dans la vraie vie du quotidien.
Quelques règles de cadrage :
⁃ acheter le moins d’aliments sucrés / industriels / tentation pour être justement moins tenté chez nous, au bureau, dans la voiture… quand on n’a pas de pot de glace à terminer : on ne le termine pas.
⁃ Préférer les aliments sucrés faits maison par vous ou votre entourage. Les « cookies faits-maison » de la boulangerie en bas du bureau ou sur un paquet de biscuits de luxe ne sont pas vraiment faits-maison. Ils sont surtout faits pour que vous les aimiez tellement qu’ils vous donnent envie d’y revenir. Avec tout un tas de procédés de cuisson ou d’ingrédients que l’on n’a pas à la maison et qui nous donnent des sensations en bouche trop intenses.
⁃ Si vous mangez sucré le soir après le diner c’est que vous êtes probablement fatigué et que votre corps cherche du sucre pour tenir éveillé. Allez vous coucher.
⁃ Manger du sucre quand on fait du sport intense / longue durée : est normal et recommandé. À partir de 45min d’effort on mange du sucre, du très sucré même pour garder plein d’énergie. Ça ne fait pas grossir et ça ne « ruine » pas vos efforts au contraire. Cela vous maintient en pleine vitalité. J’en ai déjà parlé ici.
Quelques règles de flexibilité :
⁃ si ça vaut le coup, ça vaut le coup ! Un gâteau au chocolat pour l’anniversaire de votre nièce, un trop bon flan dégusté entre copines, une délicieuse glace en fin de promenade avec les enfants… OUI !! Bien sûr que la vie est faite de petits plaisirs agréables et qu’il faut savoir en profiter. 10-20% du temps, on profite de ces douceurs.
⁃ Éclater un paquet de gâteau sans même s’en rendre compte = ça arrive. La prochaine fois vous arriverez sans doute mieux à prendre conscience de la situation. Vous n’êtes pas un robot. Votre cerveau et votre comportement sont plastiques, ils peuvent changer, s’adapter se modifier. Rien n’est figé.
⁃ Ne diabolisez pas le sucre devant vos enfants. C’est pas « mal » de manger un bonbon ou des barres chocolatées. Expliquez-leur que vous les aimez et que c’est votre rôle de leur donner des bons aliments qui leur font du bien. Les bonbons ne sont pas recommandés pour leur santé, donc en manger 2-3 ok de temps en temps mais pas tout le temps. Dimanche vous ferez des petits cookies maison avec eux et vous en mangerez 1 ou 2 et ça sera super sympa.
Le chemin vers une consommation de sucre réduite
Manger moins sucré c’est totalement possible. Se défaire d’une habitude aussi. Cela relève d’un peu de sagesse, un peu de psychologie positive envers vous-même, beaucoup d’analyse de votre comportement.
Le plus important selon moi, après des années de coaching et d’échanges avec tous types de profils, c’est de s’autoriser à changer. S’autoriser à progressivement devenir quelqu’un d’autre. La vie n’est faite que de changements, et tout change tout le temps. Et vous aussi. Si vous avez été boulimique de sucre un temps, vous ne le serez pas indéfiniment si vous décidez de changer. Si vous êtes accro au sucre en ce moment, vous ne le serez pas dans 2 mois si vous décidez de changer.
Décider de changer, l’assumer, se confronter aux vagues de doutes / incertitudes / reculs / avancées… qui l’accompagnent : c’est cela le vrai sujet. Pour le sucre et tout autre changement que l’on veut implémenter dans sa vie.
Moins de sucre, plus de recul. Moins de réaction aux choses, plus de réponses. Moins de rigidité, plus de flexibilité. Vous pouvez y arriver !